Newsletter n° 14 – 16 septembre 2022

L’évolution du digital learning à la loupe, retour sur l’enquête annuelle de l’ISTF

L’ISTF, premier institut des métiers du digital learning, accompagne depuis 2010 plus de 700 structures dans leur transition vers le digital learning et l’innovation pédagogique. Dans cet article, retrouvez les principales conclusions de leur 8ème enquête sur les usages du digital learning, réalisée auprès de 400 structures tous secteurs d’activité confondus en 2021 (entreprises privées, publiques, centres de formation, indépendants). 

L’année 2021 a été une année de transition : bien que certaines contraintes sanitaires aient persisté, le confinement était derrière nous. La formation a donc fait preuve d’agilité en s’adaptant à ce nouveau contexte. 

Cela s’est traduit par l’essor du blended learning, qui combine les bénéfices du distanciel et ceux du présentiel. Ainsi, si 44% des formations ont eu lieu majoritairement en présentiel en 2021, ce taux a baissé de 5 points par rapport aux années précédentes. 17% des formations se sont tenues majoritairement en distanciel, et perdent également 2 points. Ce sont les formations majoritairement en blended learning qui ont le plus progressé, avec une hausse de 7 points, pour atteindre 39 %. Et la tendance devrait se poursuivre en 2022, avec une estimation à 62% de parcours en blended learning. 

L’efficacité pédagogique, la rapidité de mise en place et la réactivité face aux besoins terrain sont autant d’atouts du digital learning, qui encouragent les entreprises à proposer ce mode de formation. Tout cela est facilité par la mise à disposition gratuite d’outils tels que des outils de création (PowerPoint, Genially, Google Forms…) mais également des plateformes de diffusion accessibles à tous comme Moodle ou ParcOOroo. Cette ouverture d’accès permet à 63% des contenus digitaux d’être produits en interne. 

Une cartographie des métiers du digital learning clairement établie

La cartographie des métiers du digital learning montre que les métiers clés dans les services formation répondent aux quatre activités majeures du digital learning, à savoir :  

• L’organisation du service, qui comporte la gestion des budgets, la relation avec les financeurs, et la maitrise des aspects réglementaires. 

• La conception, qui consiste à élaborer les dispositifs pédagogiques multimodaux et à réaliser l’ingénierie de parcours 

• La production, soit la création des supports tant pour le synchrone (présentiel ou classe virtuelle) que pour l’asynchrone (e-learning, vidéo, podcast, etc.). 

• Le déploiement, qui permet la mise à disposition des parcours et dispositifs de formation auprès des apprenants.  

 

Les postes de Responsable formation, Digital Learning Manager et formateur (trice) digital(e) interviennent de manière transversale sur ces différentes phases.  

Des formateurs de plus en plus autonomes et créatifs

Comme le révèle l’enquête, 57% des formateurs disent aujourd’hui concevoir eux-mêmes leurs propres contenus pédagogiques. Le formateur devient de plus en plus un « formateur digital » : il acquiert progressivement les compétences nécessaires à la production de contenus e-learning. Il est aidé en cela par l’utilisation d’outils auteurs des plateformes LCMS qui sont de plus en plus facilitateurs, proposant une variété de modalités d’apprentissage importante pour créer des contenus. Cela met en exergue également les capacités de création et d’innovation des formateurs dans la conception de leurs séquences de formation. Le formateur digital est donc un formateur moderne capable de travailler en multimodal. 

A contrario, ce sont seulement 24% des productions qui sont sous-traitées.

La classe virtuelle a le vent en poupe !

Alors que le présentiel reste la modalité d’apprentissage la plus efficace pour les formateurs (84 %) qui mettent en œuvre des parcours multimodaux, l’utilisation de la classe virtuelle arrive juste derrière avec 82%.  

Néanmoins, les retours terrain révèlent qu’il est difficile d’organiser une journée complète de formation en classe virtuelle, car maintenir l’attention des apprenants sur de longues durées à distance est complexe. La très grande majorité des professionnels de la formation interrogés sur le sujet s’accordent à dire que la durée idéale d’une classe virtuelle se situe entre 45 minutes et 2 heures (75% des sondés). Seules 7% des personnes interrogées organisent des sessions de plus de 3 heures. A noter également, la percée de l’utilisation de la réalité virtuelle qui est jugée efficace par 38% des sondés.  

Le tutorat, l’outil clé de l’engagement

Pas de bon dispositif de formation sans la mise en œuvre effective d’un tutorat ! C’est en résumé ce que démontrent les chiffres sur le sujet. En effet, le tutorat a un impact direct sur le taux de complétion des modules : les dispositifs de formation tutorés engagent dans une grande majorité des cas les apprenants à aller au bout. A contrario, les dispositifs non tutorés conduisent très souvent à des décrochages, et moins de 10% des apprenants finissent leur formation. Cette année encore, la classe virtuelle est la modalité de tutorat jugée la plus efficace par le panel de professionnels interrogés : intégrer des phases synchrones dans les dispositifs est donc le moyen le plus sûr pour accompagner efficacement les apprenants à distance. A contrario, le tchat est la modalité jugée la plus inefficace. 

En conclusion, ces enquêtes en disent long sur la place qu’a pris la formation multimodale depuis la crise sanitaire, et notamment les modalités de formation à distance. Les métiers du digital se sont spécialisés et les activités se sont à la fois précisées et diversifiées. La place du formateur est centrale et renforcée, que ce soit dans la phase de conception, d’animation ou bien encore dans celle du tutorat. A n’en pas douter, le formateur d’OFA doit évoluer dans ses postures et ses pratiques afin de s’appuyer sur les nouvelles modalités pédagogiques adaptées aux apprenants d’aujourd’hui.   

Vous êtes intéressé ? Besoin de plus d’information ? Contactez-nous :

Géraldine LISLE-TENENHAUS, Responsable de Pôle Développement des Compétences des Organismes de Formation : geraldine.lisle@ccca-btp.fr 

Pascal MICHE, Responsable du pôle Ingénierie et Innovation Pédagogique : pascal.miche@ccca-btp.fr

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